Depuis plusieurs jours, et jusqu’au sein du dernier épisode de ma petite série sur le village gaulois, on se balade dans un drôle de monde. Un monde qui aurait été ambiancé par des héritiers de la Compagnie Créole sous acide. Un cauchemar éveillé sonorisé par les accords entêtants du bal masqué. Ohé ohé.
Alors trêve de ticalicatin ticalicatin (si si, ce sont les bonnes paroles. Si vous avez un doute, allez vous rafraîchir la mémoire par ici >https://www.youtube.com/watch?v=j-48Xg2cKyg), tâchons de faire juste une mise au point (https://www.youtube.com/watch?v=wQTmLBuGR8kæ) sur le bon usage des masques.
Ne me remerciez pas pour la musique, ça me fait plaisir.
Evacuons tout de suite la question du masque dit « chirurgical ».
Celui qui s’accroche derrière les oreilles, avec des petits plis en accordéons devant.
Celui qui vous a donné l’idée d’improviser une opération à cœur ouvert sur le meuble de la salle de bains au profit du doudou de votre aîné.
Au moins ça vous a occupé 2 heures aujourd’hui.
Une heure pour faire la chirurgie, trop facile j’lai déjà fait 506 fois, dont 250 avec les yeux fermés, et les 256 autres en lendemain de soirée BDE. Et une heure pour remettre toute la garniture
à l’intérieur de Doudou et recoudre votre incision généreuse.
Le masque chirurgical donc, en plus de vous faire accéder directement à la condition ô combien extraordinaire de pourfendeur de peluches, a pour principale vertu d’empêcher vos saints postillons
d’atteindre la personne avec qui vous conversez.
Autrement dit, le masque chirurgical permet de faire en sorte que moi pas contaminer les autres gens. Et il est un petit peu efficace pour vous protéger vous, en servant de piste d’atterrissage
aux postillons adverses, plutôt que vos narines.
Un petit peu, pas complètement.
Il est un petit peu efficace, si on l’utilise correctement, qu’on ne l’enlève pas pour un oui, un non ou une clope, et si on se lave les mains TOUT LE TEMPS. Avant de le mettre, après l’avoir mis, avant et après manger, en rentrant à la maison, après avoir fait une coinche avec vos voisins.
STOP.
Vous avez rien écouté de ce que je raconte depuis le début ou quoi ?
ON NE FAIT PAS DE COINCHE AVEC LES VOISINS.
Ni avec personne d’ailleurs.
Reprenons.
Une fois qu’il sera clair pour vous que ces masques ne sont efficaces que si on s’en sert correctement, il vous apparaitra d’une logique implacable qu’il ne sert strictement à rien d’utiliser ce
masque chirurgical :
- En plein air pour aller faire du vélo. Mais qu’est ce que vous foutez sur un vélo d’abord ?
- Si vous ne faites que l’enlever et le remettre avec vos grosses mains. Qui deviennent automatiquement des grosses mains pleines de virus, juste avant d’atteindre le stade ultime. Celui de
grosses mains pleines de virus avec lesquelles vous vous touchez le visage sans même y penser. Perdu, et on peut pas changer de joueur.
- Pour aller faire un tour sur les quais / au parc / dans la ville déserte parce que c’est rigolo. Même raisonnement que pour le vélo.
- Sous le menton tel un bavoir. Sauf si vous avez des problèmes d’incontinence salivaire.
- Pour sortir faire des courses et promener le chien alors que vous êtes déjà malade. Parce que si vous êtes déjà malade, vous devez rester chez vous, à la maison, enfermé, au panier, à la Casa
de Papel! Comme ce que vous faîtes déjà, mais encore plus.
- Après l’avoir porté, « pour pas gâcher », tel un chiffon pour faire la poussière telle une fée du logis que vous êtes. Là faut être vraiment con d’un autre côté.
Si on avait assez de masques pour tout le monde ET que tout le monde s’en servait correctement, on pourrait imaginer que tout le monde en porte dans la rue et qu’on soit plus obligés de se taper
l’intégrale des Disneys en famille pendant encore des semaines parce qu’on a pas le droit de sortir.
En polonais non sous-titré parce que le menu des langues du DVD déconne.
Mais on a pas assez de masques. Et la plupart des gens ne savent pas s’en servir.
Ne me demandez pas pourquoi, ni ce que fait le gouvernement, ni pourquoi les illuminati franc-maçons ont volé tous les masques pour construire une poupée vaudou géante, ni enfin ce que je pense de la fabrication de masques en couches de nouveau-né albinos recyclées, doublées de filtre à café éco-responsables.
Je n’ai pas non plus la réponse à votre interrogation métaphysique sur « est-ce que c’est bien normal que ma voisine qui a le cancer et la boulangère qui a une sale gueule elles aient le droit
d’en porter elles des masques ? »
Oui c’est bien normal, parce que votre voisine qui a le cancer, elle est considérée comme « fragile ». Ca veut dire qu’elle est candidate à un aller simple au troquet de Saint-Pierre si elle chope l’ami Coro et que donc quand elle est obligée d’aller à la pharmacie pour acheter ses médicaments, elle met toutes les chances de son côté. Tout ça n’étant valable QUE si votre voisine utilise son masque de façon irréprochable.
Pour la boulangère, sale gueule ou pas, elle voit des dizaines de personnes toute la journée. Alors si elle fait partie des gagnants à la loterie virale et qu’elle est déjà contagieuse sans le savoir, ça évite qu’elle foute des postillons pleins de Corona sur votre baguette tradition pas trop cuite.
Très bien. Je sens que vous commencez à raccrocher les wagons.
Attendu toutes ces choses (tournure juridique stylée qui fait un peu bien. C’est ma sœur Alexandra Lelaidier qui me l’a apprise) :
- Affrontez vos peurs et les grigris qui vont avec, et dites leur de partir. A visage découvert. Sans masque. Si vous respectez bien le confinement et les mesures barrière, vous serez sain et
sauf.
- Lavez vous les mains, beaucoup, souvent.
- Ne vous inquiétez pas de parler aux murs ou à des amis imaginaires sortant de vos WC. Le coronavirus imaginaire ne peut pas se transmettre à l’homme.
- Si vous êtes un de ces filsdep qui fracasse les cabinets et les voitures des infirmières et médecins pour voler des masques, sachez que vous êtes la lie de l’humanité. Si vous ne savez pas ce
qu’est « la lie » (à ne pas confondre avec Lassie, chien fidèle), allez donc chercher dans un dictionnaire, ça meublera 20 secondes de votre existence misérable. Vous mériteriez de déféquer du
gel alcoolique en continu, ce qui, en plus d’être socialement handicapant, doit faire sérieusement du tort aux muqueuses les plus résistantes.
Ce que je veux, c’est que vous, partout, vous restiez chez vous une bonne fois pour toutes.
Parce que c'est votre projet.
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