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Elle pourtant, elle fond.

 

Pour que ces photos ne deviennent pas de la science fiction dans quelques années... Je vous parlais il y a peu de l'oeuvre de Jared Diamond : Effondrement. 900 pages d'un essai pointu, dense, extrêmement documenté, sur la façon dont des civilisations entières se sont effondrées (le plus souvent) ou se sont adaptées (parfois) au cours de l'histoire de l'Humanité. Je vous épargne les analyses de pollens fossilisés, les décomptes maniaques d'os de poulet dans des dépotoirs de déjections de rats néotomes et autres déchiffrages de saga vikings. J'ai plutôt choisi de vous proposer cet extrait, de la fin de la deuxième partie. Ce travail titanesque date de... 2007.

 

 

« On sait néanmoins que des individus ayant des intérêts à long terme n’agissent pas toujours raisonnablement. Ils s’attachent souvent à des objectifs à court terme, et commettent des actes qui sont inconséquents aussi bien à court terme qu’à long terme. C’est ce qui fait que les biographies et l’histoire sont infiniment plus compliquées et moins prévisibles que le déroulement des réactions chimiques. C’est la raison pour laquelle cet ouvrage ne prêche pas le déterminisme environnemental. Les dirigeants qui ne se contentent pas de réagir passivement, qui ont le courage d’anticiper les crises ou d’agir suffisamment tôt, et qui prennent des décisions pertinentes et résolues garantissant une gestion des problèmes par le haut, peuvent véritablement changer le cours de l’histoire et de leur société. C’est également vrai des citoyens courageux et actifs qui s’engagent dans la gestion des problèmes par le bas. Les shoguns Tokugawa et mes amis propriétaires terriens du Montana qui interviennent dans le cadre du Teller Wildlife Refuge représentent au mieux chacun des deux types de gestion des problèmes, poursuivant leurs propres objectifs à long terme et protégeant les intérêts de nombreux autres citoyens.

 

On en conclura donc, que si l’environnement est important, importe tout autant le choix d’une économie profitable qui sache s’adapter à cet environnement. Mais, une fois le choix d’une économie particulière, une société sait-elle s’y tenir de façon durable ? Indépendamment des ressources sur lesquelles cette économie repose, certaines sociétés élaborent des pratiques qui évitent la surexploitation, alors que d’autres ne parviennent pas à relever ce défi. C’est l’objet de la troisième partie. »

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